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Tremma, donnez un objet, financez un projet

Tremma c’est la nouvelle plateforme de vente en ligne créée par le Label Emmaüs. La particularité de cette plateforme est que les bénéfices récoltés des ventes permettent le financement de projets solidaires soutenus par le Label Transition. 

Rencontre avec Iris De Corlieu, responsable du Label Transition et cheffe de projet chez Tremma. 

Pouvez-vous nous présenter plus en détail Tremma ? Comment est né ce projet ? Comment fonctionne concrètement la plateforme ? 

Tremma est un projet du Label Emmaüs. Il s’agit d’une plateforme de financement participatif par les objets. Sur Tremma, les particuliers peuvent créer des annonces pour vendre leurs objets au profit de projets numériques solidaires. L’objectif du fond de dotation du Label Emmaüs, le Label transition qui a créé Tremma, est d’accompagner et de financer la transition numérique des acteurs de la solidarité. 

Aujourd’hui le numérique est très présent dans nos vies, ce sont des outils qui nous permettent de faciliter la gestion des associations et qui sont importants pour le public qu’on accompagne, pour ces personnes en très grande situation de précarité qui sont les premières victimes de la fracture numérique. Pourtant ce sont des outils nécessaires pour eux, notamment dans la recherche d’emploi. Effectivement, 90% des emplois sont uniquement disponibles en ligne. Il faut donc savoir bien maîtriser les outils numériques, il faut se former, acquérir du bon matériel et ça coûte de l’argent et du temps. Avec Tremma, nous sommes là pour financer ces projets.

Tremma fonctionne comme une plateforme classique de petites annonces. Le particulier, lorsqu’il arrive sur la plateforme, choisit le projet qu’il veut soutenir puis entre dans un tunnel de création d’annonces. Il prend en photo son objet, remplit la description correspondante, puis choisit les modes de transmissions qui lui conviennent. Ensuite, l’annonce est modérée par des salariés en insertion puis est mise en ligne par le Label Emmaüs qui est une marketplace (et Tremma y possède une boutique). Une fois que l’objet est acheté, le donateur reçoit un message qui lui confirme la vente ou l’envoi du bordereau si jamais il s’agit d’une expédition, ou alors on lui met une petite messagerie à disposition pour qu’il puisse discuter avec l’acheteur et convenir d’un rendez-vous.

un telephone pose sur un bureau a cote d un clavier

Pourquoi le nom “Tremma” ?

On cherchait à avoir une identité propre qui soit bien distincte du Label Emmaüs afin de ne pas créer de confusion avec les modes de collecte classiques des structures Emmaüs. A côté de ça, on souhaitait également faire un petit clin d'œil à nos racines. Ainsi, dans Emmaüs il y a un tréma sur le “U” et on a choisi d’écrire Tremma avec deux “M” pour rappeler le nom d'Emmaüs qui comporte deux “M” également.

En quoi la plateforme s’inscrit-elle dans une démarche de consommation responsable et solidaire ? Concrètement, comment Tremma aide le monde à aller mieux ?

Tous les concepts de la plateforme ont été pensés comme une solution qui soit 100% solidaire et éco-responsable. En effet, 100% des fonds sont reversés aux projets qui sont financés via la plateforme. Ce projet est porté par un fond de dotation et tourné uniquement vers la solidarité. 

C’est également un projet qui a été pensé pour créer des postes en insertion supplémentaires donc la modération des annonces est faite par les salariés en insertion. Aujourd’hui, on a 3 salariés en insertion qui s’occupent de la modération du service après don et du service après-vente. Puis, au fur et à mesure que les volumes augmenteront, on recrutera des grosses équipes. Ce projet est considéré comme écoresponsable car ce ne sont que des objets de seconde main et ça favorise le réemploi.

De plus, bien que cela ait été un peu mis de côté par le covid à cause des contacts qui devaient être évités, l’objectif était de favoriser au maximum les échanges locaux. C’est pour cette raison que nous avons créé la messagerie privée, afin que les personnes puissent échanger avec des personnes près de chez eux pour faire une transmission de la main à la main afin de limiter notre impact et notre empreinte carbone.

personne avec un masque derriere un ordinateur

Quels sont les types de projets solidaires qui peuvent être choisis au moment de la donation ?

On fonctionne avec des promotions de 4 projets à la fois. De nouveaux projets sont mis en ligne tous les 3 à 6 mois. Ce ne sont que des projets portés par des structures d’intérêt général, des associations... et des projets en lien avec le numérique et la transition numérique de ces structures. 

Par exemple, lors de la dernière promotion, il s’agissait essentiellement de projets de formations. Dans chaque structure, ils mettent en place des ateliers numériques pour pouvoir former des personnes dans le besoin. Il y a une ferme dans le sud de la France qui fait du placement extérieur de prison pour les femmes. Les femmes en fin de peine vont dans cette ferme avant de sortir définitivement de prison. Dans l’accompagnement global proposé par cette ferme, ils avaient cette volonté d’avoir une brique numérique. Ensuite, il y a également un projet similaire de formation dans une communauté Emmaüs, puis un autre projet dans un centre d’hébergement d’urgence à Nantes. Le dernier était un projet pour former les bénévoles des associations qui sont sur un territoire Auvergne, le but est de les former au numérique vert. C’était un projet de mutualisation entre plusieurs associations. 

personne devant un panneau ferme

Etes-vous satisfaits des premiers résultats, des premiers retours d’utilisateurs obtenus depuis le lancement officiel de votre plateforme ? 

Avec le questionnaire de satisfaction que nous envoyons à nos utilisateurs, nous pouvons observer grâce à leurs réponses qu’ils sont très contents et qu’ils comprennent bien le concept. Pour cela, nous sommes vraiment ravis. De plus, on a rencontré un franc succès dès le départ grâce à nos donateurs. En effet, jusqu’à aujourd’hui il y a plus de 4000 objets qui ont été mis en ligne et nous avons pu collecter un peu plus de 15 000 euros.

Tremma a été lancée dans un contexte bien particulier… Quel a été l’impact de la pandémie sur  Tremma, s’il y en a eu un ? 

Oui c’est sûr qu’il y a eu un impact, notamment dans la construction du projet car nous avons pris un peu plus de retard que prévu puisque l’on pensait faire un maximum d’ultra local. Mais dans un contexte covid il est impossible de ne proposer que ça. 

Cependant, nous avons eu un impact positif sur nous-mêmes car c’est davantage pertinent de mener un projet tel que celui-ci en ce moment. Cela nous a confortés dans nos positions car on observe cette nécessité du numérique ainsi que du réemploi qui est vraiment présente. 

Nous avons vu que vous aviez pour projet de peut-être mettre en place des collaborations avec différentes enseignes, pouvez-vous nous en dire un peu plus ? Où en est ce projet ?

Nous faisons énormément de partenariats avec des entreprises, à différents niveaux. Premièrement, il faut savoir que Tremma est un projet qui a été développé en mécénat de compétence. C’est lorsque des entreprises mettent à disposition des salariés pour travailler sur des projets associatifs. Après ça, il y a énormément de partenariats en cours. On travaille avec des entreprises pour leur communication interne, pour recruter leurs salariés, créer des annonces, créer des challenges, et promouvoir tout ce qu’on fait. 

Il y a quelques semaines nous avons lancé un partenariat avec Showroomprivé pour encourager leurs clients à donner les objets dont ils ne se servent plus avant d’acheter du neuf. On a effectivement remarqué que de nombreux clients achètent de nouveaux produits pour remplacer ceux qu’ils possédaient déjà. L’idée c’est que les choses qui ne servent plus n’aillent pas à la déchetterie mais soient revalorisées et reviennent dans un circuit de réemploi. Nous réfléchissons également à des partenariats dans le cadre de la loi anti-gaspillage. Il s’agit d’un sujet autour des invendus et des invendables des marques.

Existe-t-il un moyen de vous soutenir autrement qu’en donnant un objet ?

Tout à fait ! Il est possible de nous soutenir en donnant du temps et bien sûr en faisant des donations d'argent sur notre formulaire présent sur le site car il n’y a pas de modèle économique derrière Tremma donc les personnes peuvent participer à leur échelle afin que l’on puisse faire évoluer Tremma. 

Quelles sont vos actualités et quels sont vos projets pour 2021 ? 

Il va y avoir de nouvelles promotions de projets qui vont être mises en ligne à partir du 12 juillet. De plus, nous réfléchissons à développer des solutions de transports écologiques afin d’aller encore plus loin dans notre démarche. Nous allons également développer plusieurs partenariats et surtout on va faire en sorte que Tremma devienne le nouveau réflexe solidaire chez les particuliers.

Enfin, côté Label Emmaüs, nous lançons un incubateur et une agence web avec notre école, Label École, qui fait partie de la coopérative. On vient également de lancer une plateforme logistique dans le sud de la France. Vous l’aurez compris, on ne manque pas de projets !

image de groupe d une entreprise

Quel serait votre mot de la fin ?

Donnez vos objets sur Tremma pour toujours plus de solidarité et de réemploi ! 

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Sites web : Tremma, Label Emmaüs, Emmaüs France 

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